Sami Trabelsi
Né en 1982, Sami Trabelsi est diplomé ( DNAP) de La Villa Arson, Ecole Nationale Supérieure d'Art à Nice.
En 2009 il effectue un double cursus master à la Gerrit Rietveld Academie à Amsterdam ainsi qu’à l'école nationale supérieure des beaux-arts de Paris (ENSBA) où il obtient son DNSAP. Il participe au programme de recherche post-diplôme: La Seine, sous la direction de Tony Brown.
En septembre 2012, il participe à une exposition collective , Click hère to resume et présente sa première exposition en janvier 2013 sous le titre de Summertime à la Galerie Karima Celestin à Marseille.
Il participe à l’édition 2012 de La Nuit Blanche à Paris où il a présenté sa première version de son projet vidéo 2,7”.
Sami Trabelsi est représenté par la Galerie Karima Celestin à Marseille.
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L'accident.
Depuis ma série de photos intitulée Projet 13, réalisée dans l'appartement de mon enfance, j'ai compris l'importance de l'accident. Malgré un souci permanent de cadrage et de contrôle de l'éclairage, j'ai réalisé que les hasards lumineux faisaient partie intégrante de mon travail.
C’est pourquoi j’ai choisi de laisser quelques fantômes lumineux interagir dans mon cadrage.
J'en suis venu petit à petit au portrait, et plus particulièrement à la captation vidéo de ces séances de portrait, qui ont très récemment donné lieu au film Portait. Entrecoupée d’éclairs lumineux liés au déclenchement du flash, cette vidéo cache les moments de prises de vue photographiques pour laisser apparaître les moments entre les images, le rapport brut entre le photographe et son modèle.
Ce procédé montre à mon sens le grand fil de mon travail qui à la fois dévoile mes choix et ma direction d’artiste tout en soulignant l'importance du hasard.
Immédiatement après cette vidéo, je tourne des images d'une danseuse de hulla-hoop en ralentis, images qui se révéleront par la suite d'une teneur totalement différente de ce que j'avais imaginé.
Le ralenti est donc quelque chose qui m’intéresse beaucoup, puisqu'il me permet de capter des images aperceptibles, des images entre les images.
Guitemie Maldonado me propose il y a quelques mois de travailler avec le chercheur Bruno Andreotti, afin de réaliser, au sein de l’école Paris Tech, un projet à la caméra rapide pouvant capter jusqu’à 2000 images par seconde.
Le projet de travailler avec un scientifique pour réaliser une pièce en slow motion m'a immédiatement intéressé. 2000 images par seconde, cette idée est tout simplement fascinante. L'approche du scientifique est étonnante puisque pour le besoin de ses recherches, il a du apprendre à utiliser le matériel vidéo et l'éclairage.
Lorsque l’on me propose de travailler avec une caméra rapide, l’envie de continuer le portrait s’impose très vite car la possibilité de capter des « micro-gestes », des expressions très brèves, me fascine. En effet, les gestes invisibles à l’œil seront enregistrables et décryptables en un ralenti parfait.
Le premier point du projet consiste à m’installer un espace de travail au milieu du laboratoire de recherche. Bruno Andreotti m’installe une sorte de cabine de prise de vue, « photomaton », dans laquelle nous travaillons un éclairage très simple en lumière indirecte.
Je précise que la caméra filme uniquement en noir et blanc et au format carré. Je choisis donc de me rapprocher du portrait photographique classique à l’Hasselblad. Je ne souhaite pas montrer les performances techniques du ralenti utilisées fréquemment pour le cinéma mais plutôt me focaliser sur le sujet et les diverses expressions du visage comme dans un cadre photographique. Bruno Andreotti et moi déterminons un protocole de 2,7 secondes pendant lesquelles le sujet passe d’un visage détendu à une expression accentuée de son choix et un retour à un visage détendu.
L’utilisation de la caméra rapide permettra de montrer un ralenti poussé et extrêmement précis de 3,50 minutes. Paradoxalement, il s’agit d’un temps photographique ; c’est une des raisons pour lesquelles je tiens à garder la dimension de prise de vue instantanée en travaillant l’éclairage comme un éclairage de photo traditionnelle.
Je considère ce travail comme un projet de recherche collective et l'idée de confronter ma recherche à celle d'un scientifique me semble être réellement importante. En effet, nous nous retrouvons tout d'abord sur le simple fait que pour réaliser une expérience, nous devons choisir l'outil qui nous convient. Nous avons par le plus grand des hasards besoin du même outil au même moment. Le travail en commun et les résultats nous montreront l'intérêt de cette collaboration.
Sami TRABELSI









